« Enfin une comédienne dans la famille » – Quand la jalousie et le mépris prennent le masque de l’indifférence…
Par Emilie, 40 ans, comédienne
Bonjour,
Je m’appelle Émilie, j’ai 40 ans. Je suis comédienne. Pas célèbre, pas millionnaire, pas en couverture de Paris Match — mais je vis de mon métier. J’ai joué dans des pièces, des scènes télé, j’ai présenté des projets à la radio. Tous les soirs depuis cinq ans, je monte sur scène dans un théâtre au cœur de Paris. Et pourtant, dans ma propre famille, je suis l’échec.
Pas un mot de reconnaissance, pas un mot d’encouragement. Mon travail, mes efforts, mon parcours atypique mais solide sont systématiquement ignorés, moqués ou méprisés. Et la cerise sur le gâteau ? Récemment, l’un de mes cousins a commencé à sortir avec une fille qui fait du théâtre amateur en marge d’un poste de secrétaire. Rien de mal à ça — mais soudain, la famille s’exclame : « Enfin une comédienne dans la famille ». Et là, tout s’est figé.
La jalousie familiale : un poison sournois
Ce que raconte Émilie, c’est une dynamique malheureusement très répandue : la jalousie passive-agressive au sein des familles. Là où les amis et les inconnus te soutiennent, ou les gens que tu croises à l’étranger, lors de réprésentations, les proches biologiques deviennent parfois les plus virulents des détracteurs. Pourquoi ? Parce que ta réussite, surtout lorsqu’elle sort des normes qu’ils ont érigées en dogmes (CDI, enfants, pavillon, mutuelle), leur renvoie à leur propre renoncement. Et ça, c’est insupportable pour eux ! Tu comprends, avec toi ils ne sont plus au centre. Ils ne sont plus au centre de l’intérêt des « moutons de Panurge ». Ils se ressentent « dans ton ombre ». Qui voudrait, à part des célébrités repenties, une vie dans l’ombre d’une seule ? Car ce qu’ils ressentent envers toi est du pur fantasme… Ils ne voient que le côté « paillettes », ignorant le travail, la comptabilité, les heures de formation, tous ces livres que tu lis pour jouer toujours mieux, les formations etc. Pour eux c’est clair : tu t’amuses depuis 20 ans !
Par ailleurs, tu incarnes l’audace qu’ils n’ont jamais eue. Tu as bravé les cases, tu as dit non à la peur, tu as choisi un métier de passion, un chemin de traverses. Et tu tiens. Tu tiens depuis des années. Pas en spectatrice — sur scène. En première ligne.
Et eux ? Ils ricanent. Parce que leur mépris est un camouflage. Parce qu’au fond, ils savent. Ils savent que tu as eu le courage de faire ce qu’eux n’ont jamais osé faire : suivre une véritable vocation.
Le mépris des parents : quand l’amour devient conditionnel
Tu dis que tes parents ne t’ont jamais défendue. C’est plus qu’une négligence : c’est une trahison affective. L’amour parental ne devrait jamais dépendre de la conformité sociale d’un parcours. Tu n’es pas un CV. Tu n’es pas un bulletin de paie. Tu es leur fille. Et ils ont choisi de s’aligner sur l’opinion du clan, plutôt que de protéger et valoriser leur propre enfant. C’est brutal, mais c’est une forme d’abandon émotionnel.
Et c’est là que ton intuition est juste : il faut cesser de chercher la validation là où elle ne viendra jamais.
La coupure : un acte de survie, pas de haine
Beaucoup culpabilisent de couper les ponts avec leur famille. Pourtant, dans certains cas, c’est non seulement légitime, mais nécessaire. Tu n’as pas à continuer de te blesser à essayer d’être entendue par des gens sourds à ton identité.
Cesser de partager ta vie avec eux, ce n’est pas une vengeance. C’est un mécanisme de préservation psychique. C’est poser une frontière nette : vous ne m’atteindrez plus. Le Canada ? Va-y. Pas pour les punir. Pour toi. Parce que tu mérites d’évoluer dans un environnement où l’on célèbre ce que tu es, pas où l’on l’ignore ou le nie.
Message aux lecteurs : vous n’êtes pas seuls
Si vous lisez ce témoignage et que vous vous y reconnaissez, sachez ceci : la famille n’est pas toujours un havre de paix. Parfois, c’est une fabrique à complexes, une matrice d’humiliations. On peut aimer sans respecter, on peut être lié sans être loyal. Et on a le droit de dire stop. Le droit de s’éloigner et de ne plus rien communiquer de ses projets !
Construisez votre famille choisie. Amis, compagnons, sœurs de cœur, mentors — entourez-vous de ceux qui voient votre lumière. Ceux qui vous félicitent non pas quand vous atteignez leurs standards, mais quand vous vous rapprochez de votre vérité.
Pour tes parents, ils comprendront leur erreur et l’emprise qu’ils subissent plus tard. Lorsqu’eux ressentiront, par ton absence, ce qu’ils t’ont imposé ces 20 dernières années.
Emilie, tu es comédienne. Tu es courageuse. Tu es légitime.
Et si ta famille n’est pas capable de le voir, ce n’est pas toi qui es en faute.
La copine de ton cousin n’y est plus rien : ils l’utilisent comme un simple outil pour se venger de toi et t’atteindre. Ils finiront par se lasser lorsqu’elle prendra, à force de compliments, la grosse tête… Là ils ne supporteront plus qu’elle prenne, une fois que tu seras silencieuse, toute la lumière…
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📌 Rubrique « Une vie à soi » – tous les lundis

