Le burn-out, cette épuisante réalité contemporaine, affecte de nombreuses personnes à différents niveaux. Lorsque l’épuisement professionnel ou émotionnel prend le dessus, il est crucial de repenser sa façon d’aborder la vie, de réévaluer ses priorités et de changer sa mentalité pour entamer un processus de guérison.
Se reconnecter avec Soi-m’aime…
L’une des premières étapes pour surmonter le burn-out est de se reposer et de se rappeler que prendre soin de soi est essentiel. La simple phrase « je dois me faire du bien, prendre soin de moi » devient alors une boussole intérieure. Accorder de l’importance à son bien-être physique et mental devient une priorité absolue.
Se remémorer ses réussites
Lorsque la fatigue et la surcharge émotionnelle prennent le dessus, il est facile d’oublier ses propres réussites. Une pensée constructive consiste à se rappeler que même si ces succès semblent loin, ils ont bel et bien existé. Valoriser ses accomplissements passés peut apporter une dose nécessaire de confiance en soi et de motivation pour avancer.
Se souvenir par qui nous avons été aimés
Cela peut paraître négatif ou nostalgique mais il est prouvé que dans les pires moments de la vie nos deuils passés peuvent résonner en nous pour nous aider, nous secourir. Avez-vous été passionnément aimé par une personne ? Avez-vous le souvenir de l’adoption extraordinaire d’un animal qui vous a donné son affection ? Même s’ils sont partis, vous avez vécu aussi pour avoir le privilège de les connaître, d’être apprécié d’eux. Cela n’est pas rien et pourrait compter, à la fin, bien plus que vous ne le pensez !
Libérer le Passé toxique pour mieux avancer
Les blessures du passé peuvent parfois être des poids écrasants. Pour évoluer vers la guérison, il est crucial de se débarrasser du fardeau émotionnel en laissant de côté les rancœurs et les souffrances. Faire le choix de ne plus entretenir de relations toxiques devient alors une décision nécessaire pour avancer vers un environnement plus sain.
Progresser pas à pas
Rome ne s’est pas construite en un jour, et la guérison après un burn-out suit le même principe. Adopter la mentalité du « une petite chose à la fois » permet de réduire la pression et d’éviter de se sentir submergé. Chaque petit pas compte et mène progressivement vers un mieux-être.
Trouver le réconfort dans les petites victoires
Nous avons l’habitude de vivre dans un monde où nous devons exceller et faire des miracles. Nos grands mères, elles, savaient se satisfaire d’une vie d’accomplissement familial : élever les enfants, ranger, nettoyer, cuisiner, faire les courses et tenir une maison en état. Pour la plupart elles ne rêvaient pas de jobs à responsabilités ni de salaires à 5 chiffres. Et elles avaient probablement raison. Les tâches simples du quotidien peuvent être de puissants remèdes. Le fait de s’adonner à des activités manuelles comme le tri d’un placard, le nettoyage d’une pièce ou toute autre action procurant une gratification immédiate peut être bénéfique. Ces activités apaisent l’esprit tout en offrant une sensation de satisfaction tangible, contribuant ainsi au processus de récupération.
Le chemin vers la guérison après un burn-out demande du temps, de la patience et un changement de perspective. Transformer ses pensées pour adopter une approche axée sur le bien-être personnel est une étape cruciale. En prenant soin de soi, en se rappelant ses succès passés, en abandonnant les fardeaux émotionnels et en progressant pas à pas, il devient possible de retrouver l’équilibre et de renouer avec une vie épanouie.
Récit d’une Transformation : Ma Route à travers le Burn-out
En 2009, alors mère célibataire et responsable freelance dans un grand magazine, j’ai été confrontée à mon premier burn-out. Ma vision du travail a été façonnée, dès mon plus jeune âge, par un sens du devoir acharné et une envie constante de prouver ma valeur. Dans ma famille, enfant, j’étais sans cesse comparée aux autres. A mes cousins, cousines, voisins et voisines, camarades de classe, fils et filles d’amis de mes parents. Une distorsion s’est installée chez moi : « Je vaux moins que les autres alors je dois travailler plus dur ! »… Dans mon emploi, j’étais rémunérée en fonction de ma productivité, un piège où plus je travaillais, plus je gagnais… J’étais fière d’avoir enfin un compte en banque bien rempli et de ne plus avoir à me soucier de l’argent des factures. Pourtant le piège s’était déjà refermé sur moi…
Les premiers temps furent marqués par les louanges de mon patron, mais après un an sans répit ni vacances, j’ai commencé à ressentir l’épuisement. Mon patron a changé d’attitude, retardant mes paiements et accumulant un mois de commandes impayées. Ma vie était un tourbillon entre le travail intense et l’obligation de confier mon enfant en permanence à mes parents pour répondre aux incessants appels professionnels. En un an et demi je pris 2 jours de congés (et encore je me rendais à un évènement professionnel sur ces 2 jours de liberté !) et on me le reprocha sévèrement assurant que mes « petites vacances avaient perturbé tout l’équilibre de la boite ! »…
Je me suis perdue dans cette spirale, maigrissant considérablement et perdant le sommeil même durant mes rares moments de repos. Mon esprit naviguait entre des questions intellectuelles complexes et la frustration de voir d’autres percevoir des salaires astronomiques pendant que je peinais à joindre les deux bouts.
Le point culminant fut une expérience hors du corps, une sortie quasi spirituelle que j’ai interprétée comme une révélation. Mon médecin a, lui, beaucoup plus terre à terre, attribué cet événement à un possible mini-AVC, un signal d’alarme qui aurait pu être fatal…
L’intervention de mon partenaire et son installation avec moi a marqué un tournant. Il a mis fin aux appels nocturnes de mon patron et j’ai finalement été remerciée sous prétexte que j’étais « plus performante en étant célibataire »… Les révélations sur les précédents responsables en burn-out ont mis en lumière la toxicité du rythme de travail.
Sans emploi, déprimée et incomprise par mon entourage, j’ai dû reconsidérer mes priorités. La santé, le bien-être et l’amour de ma famille ont repris leur juste place. J’ai réalisé que l’obsession pour l’argent et la reconnaissance ne valait pas la peine de sacrifier ma santé mentale et physique. A l’heure actuelle et depuis 13 ans, je prends grand soin de moi. Je vais chez le médecin quand je suis malade, je me repose, je fais une sieste tous les jours entre deux clients ou entre deux interventions. Les weekends sont consacrés à la découverte de nouveaux lieux à la campagne, à la montagne… J’ai redonné toute leur place à mes activités comme la musique, la peinture et l’écriture. Je vais même être éditée.
Aujourd’hui, en tant que freelance, je m’engage à travailler maximum quatre heures par jour. Ma liberté est ma priorité, loin de l’ancien schéma où j’étais dépendante d’un client exigeant. Cette liberté peut paraître déconcertante pour certains, mais pour moi, c’est une renaissance. Mon burn-out m’a appris la valeur de ma vie et de ma liberté, des trésors bien plus précieux que les convenances financières ou les pressions sociales. J’ai également appris à couper les liens toxiques. Aujourd’hui je ne vois plus les personnes qui essayaient toujours de m’imposer leur vision d’un salariat « supérieur » à tout le reste ou qui me méjugeaient depuis mon « changement de statut ». Je veille à m’entourer de personnes qui sont encourageantes. C’est bien meilleur pour le moral. Ma vie est de nouveau équilibrée et belle, à mille lieux du métro-boulot-dodo qui ne risque plus de m’atteindre…



