Je ne suis pas psychologue je le précise, plus simplement sophrologue et psychopraticienne mais toute l’année j’apaise des clients qui viennent, le plus souvent, pour des problèmes de sommeil, de stress et d’anxiété…
Les médias et la psychose qu’ils génèrent en ne délivrant que des informations négatives et dramatiques ont une réelle responsabilité dans le mal-être actuel des français !
De vraies angoisses…
Et ces derniers temps, avant le net déclenchement du coronavirus dans notre pays, la plupart voyaient déjà leurs angoisses augmenter… Les médias (qui ne communiquent que les mauvaises nouvelles, certaines plateformes d’informations sur Internet qui font de cas communs de véritables drames etc.) sont en partie responsables de cette hausse de l’anxiété chez les personnes les plus sensibles moralement et chez ceux qui sont isolés. Les smartphones permettant de recevoir de l’info toute la journée sont une véritable source d’angoisse pour de nombreuses personnes.
Des ordres et des contre-ordres générant de la culpabilité …
D’autres contradictions sont porteuses d’angoisse chez les confinés : par exemple la culpabilisation énorme qui a été témoignée par les médias envers ceux qui « ont osé faire des réserves » avant l’épidémie ! Les personnes sensibles et anxieuses ne savent plus sur quel pied danser ! D’un côté ils doivent rester confinés mais d’un autre côté on les a dissuadé de faire des courses avant. Ils ont donc 1) peur d’être malades ou de mourir 2) peur pour leurs proches 3) peur de leurs propres pensées 4) peur de mourir de faim ! Ici encore on a fait passer la normalité (faire des courses en prévision d’un confinement) pour un « outrage »… Les personnalités borderline ne peuvent se retrouver dans ce style de communication privilégiant ordres et contre-ordres…
Face à l’anxiété, quelles solutions naturelles ?
Pour apaiser ce type de craintes (qui deviennent actuellement légitimes…), j’utilise habituellement des techniques de relaxologie basiques et de la sophrologie. J’ai aussi mes propres techniques de relaxation issues du monde de la scène puisque je suis également coach d’artistes.
Ces techniques consistent en des exercices permettant d’éliminer à la fois la tension physique et la tension mentale. Elles s’avèrent efficaces sur tout le monde à 90%. Les 10% restant étant les gens qui… ne font pas leurs exercices préconisés !
La visualisation et la respiration sont mes principaux outils pour apaiser le mental et le corps et éliminer les pensées parasites. Il m’arrive de rencontrer des gens qui ont été très isolés pendant longtemps (longues maladies, alitement…). Je le remarque, tout confinement est créateur de séquelles psychologiques et il n’en ira pas autrement, hélas, pour celui lié au coronavirus…
Le changement génère l’instabilité chez les plus sensibles
Quelque soit notre rapport à l’autre, à l’univers qui nous entoure et à nous-mêmes, il y aura des conséquences. Je ne parle pas simplement des changements que le retour à la normale va produire dans notre quartier, dans notre ville, dans notre pays, dans les mentalités en général… Je ne parle pas non plus de l’économie qui ne sera plus tout à fait celle que nous avons pu connaître… je parle des effets suivants :
Une nouvelle vision de la vie qui mènera à une soif infinie de liberté
Lorsqu’on a été privé de quelque chose pendant longtemps on souhaite en profiter un maximum après… Pour exemple les gens qui ont connu la guerre ont par la suite fait des provisions, des réserves, ont mangé davantage. Les gens qui durant leur enfance ont souffert de pauvreté et du peu de nourriture peuvent ensuite développer un goût irraisonné pour la nourriture ou le grignotage ou compenser ce manque en mangeant. Ainsi parmi ceux qui ont souffert du manque à l’enfance, on voit des obèses à l’âge adulte, avec beaucoup de mal à contrôler ce qu’ils ingurgitent et un régime alimentaire anarchique…
Ceux qui se seront sentis « en cage » auront envie de voyager davantage, certains auront profité du confinement pour faire le point sur leur vie affective, par exemple, et aurons peut-être envie de reprendre leur sacro-sainte liberté…
Un confinement qui aura développé des troubles de l’humeur et de nouvelles phobies chez certains
Lorsqu’on redoute la mort et qu’on protège sa vie au point de se la gâcher totalement il peut y avoir bien-entendu dans le cas du coronavirus une émergence de phobies « nouvelles » ou plutôt décuplées. Par exemple des gens hypocondriaques qui gardaient chaque année un œil sur l’épidemie de grippe saisonnière vont redoubler de prudence. Chaque maladie annoncée sera vue comme une « potentielle pandémie en puissance »… Ceux qui avaient déjà des comportements d’ultra-hygiène les verront peut-être amplifiés… Lorsqu’on est passé très près de la mort par exemple et qu’une véritable frayeur s’est installée à un moment M on parle de trauma… Oui il y aura des traumas surtout chez ceux qui ont été menés en réanimation ou ceux qui s’en sont sortis in-extremis…
Des angoisses extrêmes, des pensées suicidaires chez d’autres …
Angoisses et pensées suicidaires sont hélas possibles. Surtout sur des sujets déjà très anxieux et déprimés en temps normal. « Doit-on continuer de vivre dans un monde en mutation perpétuelle présentant de telles failles ? » est une question que certains se poseront. Heureusement cette pensée ne sera pas forcément suivie de passages à l’acte.
Un bilan de vie forcé
De longues heures libres pour cogiter à son parcours, son vécu, son « bagage » dans un domaine ou dans un autre généreront une véritable remise en question… Le bilan de vie s’imposera forcément. L’envie de « tout recommencer en mieux si on s’en sort » apparaîtra comme une utopie. Hélas tout le monde sortira pas forcément glorieux dans une démarche de « vie nouvelle ». Changer de vie demande beaucoup de courage, pas juste un élan positif, et c’est un gros travail sur soi que de changer de mentalité et de passer par exemple de Paris à la campagne, de changer radicalement d’emploi… Il risque d’y avoir un mélange entre rêves, désirs, fantasmes etc. Régulièrement des « déçus » du grand changement de vie viennent au cabinet pour se déstresser et envisager un « retour en arrière » le plus sereinement possible. Là aussi il y a les beaux reportages véhiculés par les médias sur des success stories de reconversion et… le monde réel avec ses contraintes et ses lois marketing…
Un égoïsme nouveau ?
Certains vont se refermer sur leur petit univers et se créer ainsi un cocon rassurant, ils vont réduire nettement leur zone de confort. L’inverse est également vrai comme nous l’avons déjà dit. Je ne pense pas, hélas, que la grande vague de solidarité (applaudissements chaque soir, propos élogieux sur les soignants, les caissières et tous ceux qui se sacrifient pour que le pays fonctionne en mode veille) soit, hélas, durable. Trop peu de personnes sont conscientes que nous sommes une « unité ». Les conflits d’intérêts des uns et des autres et l’individualisme galopant reprendront le dessus nécessairement au fil du temps. Qu’est-ce qui peut changer une personne à part un réel travail sur Soi et sur le Soi profond ?
Une envie de mordre la vie à pleines dents très vite !
Attention aux extrêmes mais il faut savoir que les alitements longs par exemple ont des répercussions semblables. J’ai été alitée 2 fois six mois dans ma vie (alitement total) pour des grossesses complexes et je suis devenue quelqu’un d’hyperactif par la suite. J’ai eu envie de rattraper le temps perdu et bien que maman je n’ai eu aucun mal à confier un peu mes enfants au papa ou à mes parents pour concrétiser mes rêves. Au final ce comportement s’est avéré plutôt positif et mes enfants ont apprécié d’avoir une mère épanouie. Mais hélas si on ne sait doser savamment ses envies de re-naissance, on peut faire des dégâts dans le couple, dans l’entourage proche etc. et rapidement se révéler tyrannique…
Une irritabilité provisoire qui s’installe
Enfin le véritable risque est de devenir irritable du fait d’être confiné en famille (crier sur les enfants, s’agacer sur son compagnon ou sa compagne, râler sur tout – ce qui peut faire du bien parfois – montrer une forme d’irascibilité…) mais surtout de le rester ensuite ! Certains goûteront peut-être à l’irritabilité et considéreront que « cela n’est pas leur faute » en parlant du confinement.
On pourra de la même façon assister à un report de la responsabilité personnelle sur le gouvernement, le système, les autres, ce qui (même si c’est parfois véridique) n’aide pas à avancer au quotidien bien évidemment !
De l’immobilisme
Enfin, certaines personnes vont goûter à l’immobilisme, au fait de ne rien faire de la journée, surtout ceux qui ont déjà du mal à démontrer un dynamisme dans leur vie professionnelle ou personnelle ordinaire…
Des deuils compliqués …
Beaucoup de gens meurent du coronavirus, voyez l’exemple de l’Italie et de l’Espagne… Hélas à l’heure actuelle nous sommes dans la même situation. Trop peu de soignants, trop peu de places en réanimation… Les soignants déjà très atteints par la maladie (physiquement mais aussi moralement) et au bord de l’épuisement doivent « trier » les cas, faire des choix. On demande aux urgentistes de choisir qui vivra ou pas. Ce type de choix est inhumain. Comment ces gens assumeront-ils par la suite des choix influencés par une problématique toute matérielle ? Beaucoup de membres de familles ayant perdu l’un ou plusieurs de leurs et n’ayant pu, pour raisons sanitaires, se rendre à leur enterrement (parfois réduit au strict minimum, dans l’urgence) ne pourront hélas prendre le temps de faire leur deuil sachant qu’ils se sentent eux aussi menacés, en situation de « survie »… Il y aura énormément de deuils non résolus et de deuils compliqués qui suivront cette pandémie. Comment laisser partir seul un parent, un enfant, une grand-mère qui peut-être a tenu lieu de maman ? Ces deuils impossibles demanderont un lourd travail psychologique. Il faudra « accepter de laisser partir » des gens décédés très rapidement, trop rapidement, lors d’une crise, dans une situation de guerre tout en continuant d’avancer (et en étant peut-être dans une situation financière compliquée car la pandémie va totalement déstabiliser l’économie…). Beaucoup se tourneront vers des thérapeutes spirituels, des « passeurs », pour réaliser une vraie cérémonie, organiser un véritable au-revoir. Hélas ces techniques ne sont pas toujours comprises par l’inconscient comme le début d’un deuil. Ne pas avoir vu le corps, ne pas l’avoir veillé correctement avant l’ensevelissement, voici autant de points qui poseront des problèmes durables aux endeuillés…
Un AVANT et un APRES le coronavirus
Vous l’avez compris il y aura bien un AVANT et un APRES confinement ! C’est pourquoi il est bon d’organiser ses journées, de ne pas trop écouter les médias, les opinions des uns des autres mais de se faire sa propre opinion et de s’y tenir. Il est bon de travailler son corps et son esprit. Un peu de gym douce permet d’avoir un meilleur moral. La méditation permet d’apaiser l’esprit etc.
Si vous savez déjà ce qui vous guette dans l’après, essayez dès maintenant d’y travailler pour éviter le tsunami d’émotions qui se manifestera peut-être par des comportements inadaptés ou démesurés ensuite.
Le corps et l’esprit sont indissociable. En travaillant sur l’un vous travaillez nécessairement sur l’autre !
Développer un positivisme profond et solide
Les « effets » que je vous évoque ici peuvent relever d’une vision très négative qui n’imagine que le pire scénario possible… Or, il faut savoir que la personne qui travaille sur elle-même, qui engage un réel travail sur Soi évite la plupart des écueils qui se présentent à elle sous forme de stress, d’angoisses, de pensées parasites ou de dialogue intérieur négatif !
Si vous êtes une personne qui se situe dans l’acceptation de ce qu’offre ou retire la vie chaque jour et si vous acceptez que le monde ne soit au final qu’un perpétuel changement, vous ne souffrirez probablement de rien du tout après la levée du confinement !
Je vous recommande cette vidéo pour mieux comprendre la notion de positivisme
Bon courage à tous, portez vous bien, et restez chez vous !